Les Piliers de la Terre (The Pillars of the Earth
L’histoire de la construction de la Cathédrale de Kingsbridge au milieu du XIIème siècle, en pleine période de guerre pour le contrôle de la couronne d’Angleterre.
Adaptation du livre éponyme de Ken Follett, The Pillars of the Earth se divise en 8 épisodes pour nous raconter comment une cathédrale fut construite dans le petit village fictif de Kingsbridge.
Pour ce faire, nous allons suivre des personnages qui veulent faire aboutir la construction et ceux qui feront tout pour l’arrêter. Histoire classique d’une lutte de pouvoirs qui se fera au détriment des plus faibles.
D’un côté, Waleran, homme d’Église corrompu, assoiffé de pouvoir et de richesses, qui utilise les Hamleigh pour faire sa sale besogne en échange d’un titre et de terres. De l’autre, Prior Philip, un moine plein de ressources qui a certes un égo qui l’handicapera, mais qui est dévoué à Kingsbridge et qui possède une morale inébranlable. Au milieu, Tom Builder, son rêve : construire une cathédrale, sa famille recomposée qui se déchirera pour l’amour d’Aliena, princesse dépossédée de son titre qui jura à son père de tout faire pour que son frère retrouve son trône.
Mais tout commence par la mort douteuse de l’héritier du trône qui instaura une période d’anarchie en Angleterre. La conjoncture n’est alors pas favorable, les gens de pouvoir sont contre, et les ressources limitées, mais la construction de la cathédrale va débuter tout de même.
La série va difficilement mettre ceci en forme, mais une fois que l’on arrive à ce niveau, tous les personnages sont installés et se figeront, car dans l’univers de cette adaptation de The Pillars of the Earth, il n’y a pas vraiment de place pour autre chose que le manichéisme. Les méchants sont immédiatement identifiés et le porte même sur eux, physiquement. Idem pour les gentils. Difficile donc de se perdre, surtout que chaque épisode montrera comment ceux qui sont là pour nuire peuvent le faire au détriment des mêmes personnes, encore et encore. Le schéma devient vite routinier et, à l’exception de la conclusion, la situation ne s’arrangera pas pour les habitants de Kingsbridge.
L’aspect répétitif ne sera pas aidé par le fait que le montage manque cruellement de fluidité et que les ellipses sont monnaie courante. Il ne s’agit pas seulement de sauts temporels pour réussir à couvrir les décennies sur lesquelles s’étend la construction, mais plutôt de coupes abruptes dans le scénario afin de gagner du temps et pour éviter d’expliquer des rebondissements parfois dénués de logique. Et il n’est pas nécessaire d’avoir lu le livre pour se rendre compte que des storylines secondaires ont disparu, car la cohésion de l’histoire générale est souvent mise à rude épreuve quand des éléments sont introduits peu gracieusement uniquement pour maintenir un semblant de logique et de continuité.
Certains personnages parviennent à devenir suffisamment attachants – principalement Jack (Eddie Redmayne), Tom (Rufus Sewell) et Philip (Matthew Macfadyen) – pour motiver à aller jusqu’au bout de l’aventure, mais cela ne compense pas le scénario à trous et certaines interprétations aussi peu inspirées que la réalisation. The Pillars of the Earth est une minisérie qui n’a pas les moyens de ses ambitions et souffre de choix artistiques discutables et d’une mise en image plus que maladroite, au mieux.
Source : Critictoo du 18/03/15 par Fabien