Life of Crime : Le prix de l’ambition
En 1985, Denise Woods commence son travail dans la police. Elle se retrouve à prêter son assistance dans une affaire de meurtre dont la résolution reviendra la hanter à plusieurs reprises durant le reste de sa carrière.
Scénarisée par Declan Croghan (Ripper Street, Taggart), Life of Crime est une mini-série qui se propose de nous entrainer en 1985, puis en 1997 et enfin en 2013. L’idée est de suivre ainsi Denise Woods au sein de la police alors qu’une même affaire reviendra à la surface à chaque épisode.
Tout commence donc au milieu des années 80, au moment où Denise entre dans les forces de l’ordre, au bas de l’échelle. Une rencontre avec une adolescente qui sera retrouvée morte peu de temps après scellera en quelque sorte son destin. Son obstination à résoudre cette affaire, alors que ce n’est pas à elle de le faire, lui ouvrira les portes d’une longue et prometteuse carrière.
Comme un peu trop de shows britanniques ces dernières années, Life of Crime nous balade d’une époque à une autre pour dresser un bilan politico-social servant à plus ou moins offrir un regard critique sur l’évolution de la société en Angleterre. Dans le cas présent, la bonne idée est de s’intéresser à une femme carriériste qui évolue dans un milieu d’hommes, même si finalement cela ne sera pas très appuyé d’un bout à l’autre.
À dire vrai, entre les repères temporels poussifs – et parfois trop présents – et la réalisation classique qui montre bien que l’on regarde une production ITV, Life of Crime ne parvient pas vraiment à imposer un angle adéquat pour aborder franchement les sujets de société qui paraissaient pourtant s’insérer naturellement dans le récit. C’est un problème qui est récurrent sous une forme ou une autre d’un bout à l’autre des trois épisodes.
Néanmoins, si la mini-série ne tire pas pleinement profit de son contexte historique, elle réussira à compenser en délivrant du drama qui possède une accroche émotionnelle consistante. L’histoire des jeunes filles violées et tuées qui hantera Denise du début à la fin s’avère être un fil conducteur narratif bien dosé qui permet d’ajouter de la substance à ce portrait de femme carriériste contestée. Denise a fait ses choix, elle les assume et il aurait été aisé de les critiquer et de les retourner contre elle sans cette terrible affaire qui rythme autant les hauts que les bas de son existence.
C’est à ce niveau également que la plus grande qualité de Life of Crime s’affirme. Dans le premier rôle, Hayley Atwell apporte autant de sensibilité que de conviction à son personnage. Denise n’est pas une femme facile et l’actrice l’interprète avec beaucoup de subtilité et une retenue exemplaire, deux éléments qui donneront du cœur à cette histoire qui en avait réellement besoin pour ne pas être un procedural comme tant d’autres. Dire qu’Hayley Atwell est l’intérêt principal de la mini-série ne serait pas survendre son travail.
Life of Crime passe donc en partie à côté du potentiel de son concept, mais elle se rattrape à d’autres niveaux pour finir par devenir assez solide pour mériter de ne pas être immédiatement oubliée après le visionnage. Denise Woods n’est définitivement pas le genre de femme que l’on croise souvent sur le petit écran et Hayley Atwell a fait tout ce qu’il fallait pour lui faire honneur. Dommage que l’ensemble ne soit pas à sa hauteur.
Source : Critictoo du 27/06/13 par Fabien