Hayley Atwell : “Tout peut arriver dans le Marvel Universe !”

De passage au Mipcom à Cannes, le marché international des contenus audiovisuels, pour promouvoir son dernier show Conviction, l’actrice Hayley Atwell nous a accordé une interview. L’occasion aussi de revenir sur son personnage de Peggy Carter dans le Marvel Universe.

Biiinge | Qu’est-ce qui vous a séduite dans le script de Conviction ?

Hayley Atwell | J’ai senti, dès la lecture du pilote, que j’allais pouvoir m’amuser avec le personnage de Hayes. Il ne ressemblait pas à ce que j’avais fait auparavant. D’abord, j’ai dû travailler mon accent américain [l’actrice est anglaise, ndlr]. J’incarne la fille privilégiée d’un ancien président des États-Unis. Elle est assez rebelle, autodestructrice et imprévisible. On ne sait jamais ce qu’elle va faire le prochain coup. C’est vraiment fun à interpréter.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre personnage, Hayes Morrison ?

Elle a la faculté de voir à travers les gens, de comprendre leurs motivations. Quand quelqu’un se comporte d’une certaine façon, elle va toute suite savoir qu’il y a une raison derrière, et la trouver rapidement.

C’est ce qui se passe avec les personnages de Tess [jouée par Emily Kinney, ndlr] ou Franckie [Manny Montana, ndlr]. Elle comprend que ce dernier était en prison car il cache certains tatouages spécifiques. Elle sait que Maxine [Merrin Dungey, ndlr] est une ancienne flic et qu’elle sera toujours du côté des policiers pendant les enquêtes. Elle analyse très bien les gens.

En revanche, elle a un comportement autodestructeur. Pour supporter une vie professionnelle et intime un peu trop intense, elle s’adonne à l’automédication. Ses choix amoureux ne sont pas franchement sains. Et puis elle boit, elle fait la fête, elle est accusée d’avoir couché avec un étudiant… Et c’est elle la première victime de sa façon d’agir.

“La salle d’un tribunal sera toujours un endroit fantastique pour mettre en place des enjeux dramatiques”

Le concept du show, revoir d’anciennes affaires pour éventuellement faire libérer les innocents mis à tort en prison, est plutôt politique, non ?

Absolument. Et mon personnage vient de toute façon du monde de la politique via ses parents. Hayes est donc très consciente des faiblesses du système judiciaire et politique, et elle essaie de les combattre de l’intérieur. Toutes les affaires abordées dans la série sont inspirées d’histoires vraies. Conviction braque les projecteurs sur plusieurs sujets de société brûlants d’actualité.

Nous formons cette équipe juridique qui, non seulement informe sur la façon dont fonctionne le système judiciaire, mais est aussi confrontée à des situations nuancées, ou tout n’est pas noir ou blanc. Les affaires sont souvent moralement ambiguës. Nous avons des épisodes qui traitent de l’homophobie, de la culture du viol au collège, du mouvement Black Lives Matter, de l’hypersexualisation des femmes, de la peine de mort…

Certains des téléspectateurs qui regardent le show ont peut-être été affectés directement par un de ces sujets de société. Je pense que ça rend la série pertinente. C’est très important pour moi qu’une série puisse aborder ces sujets.

Entre American Crime Story, How to get away with murder, la franchise Law & Order ou encore les séries signées David E. Kelley, il semble que les Américains soient particulièrement friands de séries centrées sur leur système judiciaire. Pourquoi selon vous ?

La salle d’un tribunal sera toujours un endroit fantastique pour mettre en place des enjeux dramatiques. Les enjeux sont si élevés. On parle d’un système qui dicte vraiment l’existence des individus. C’est quelque chose d’excitant, de passionnant à regarder. Ces séries sont aussi d’actualité, car elles explorent la façon dont notre société fonctionne, s’organise, et se protège des criminels. On peut creuser sur la façon dont elle gère les suspects comme les victimes.

Je pense aussi que c’est intrinsèque à la nature humaine d’enquêter sur les notions de bien et de mal. Et puis s’il est nécessaire et fonctionne brillamment, le système judiciaire, créé par des hommes qui ont leurs faiblesses, a logiquement des dysfonctionnements. Nous voulions explorer ça avec Conviction, voir si justice a bien été rendue.

C’est la deuxième fois que vous tenez le rôle principal d’un show, après Marvel’s Agent Carter. Avez-vous l’impression que l’industrie hollywoodienne s’ouvre davantage aux femmes qu’il y a quelques années ?

Oui, et en particulier à la télévision. Non seulement, de plus en plus de femmes emmènent des shows, mais surtout elles peuvent maintenant être des anti-héroïnes. Nous avons accès à des personnages qui ont des défauts et des démons personnels.

C’est dû aussi bien à la venue de personnes comme Shonda Rhimes qu’à l’évolution de la société. Des voies féminines se sont élevées dans la société, dans les médias, dans l’industrie du divertissement. Nous voulons davantage de shows menés par des femmes. Je suis venue dans ce milieu pour trouver des personnages intéressants à défendre, et j’ai le sentiment qu’Hayes Morrison est l’une d’entre elles.

“Nous voulons davantage de shows menés par des femmes”

Je ne peux vous laisser partir sans évoquer Peggy Carter. Elle est morte dans Captain America : Civil War, et la série Agent Carter a été annulée sur ABC. Espérez-vous tout de même retrouver Peggy d’une manière ou d’une autre ?

Oui, car on ne sait jamais et la campagne Web pour le maintien d’Agent Carter a été très forte et a prouvé que le personnage de Peggy est très aimé des fans et de Marvel. Et puis ce n’est pas Marvel mais ABC qui a souhaité arrêter le show. Ils m’ont dit : “On t’aime beaucoup, mais on te veut dans Conviction.”

J’ai beaucoup d’affection pour Peggy Carter et pour les gens qui ont travaillé sur le show. Je serai ravie de la voir revenir sur le petit ou le grand écran, mais il faudrait que ce soit bien fait, au bon moment, et que les scénaristes soient les bons aussi. J’aime le challenge que représente Conviction, qui se passe à notre époque et me permet de défendre un personnage fort. Ça me plait que Hayes soit un peu l’opposée de Peggy, forte mais plus autodestructrice. Mais vous savez, tout peut arriver dans le Marvel Universe [rires] !

On peut dire que Peggy Carter a constitué un tournant dans votre carrière ?

Oui, si on l’analyse par le prisme du succès de la popularité. J’ai tendance à avoir un autre regard, à me demander plus largement quel but je veux atteindre dans ma carrière. Et ce n’est pas la célébrité.

Cela dit, j’ai été vraiment heureuse de pouvoir donner naissance à une Peggy réaliste, qui a les pieds sur terre dans une franchise de super-héros. Je voulais que les gens s’attachent à l’être humain davantage qu’aux super-pouvoirs. Avoir un show très positif pour les jeunes spectateurs, qui propose un modèle à suivre, c’est une très bonne chose.

Vous avez rencontré des fans de Peggy Carter ?

Oui, et c’était toujours un moment spécial de rencontrer des gens qui ont été touchés par les valeurs du show. Si je n’ai jamais rêvé de faire partie d’une grosse franchise, j’ai été ravie au final que l’on m’en ait donné l’opportunité.

Les fans du Marvel Universe sont très fidèles et enthousiastes. Avez-vous des anecdotes en tête de rencontres étonnantes ?

Je dois dire que j’ai vu de nombreux tatouages lors de mes passages en convention [rires]. J’ai vu mon visage dessiné sur des bras, des jambes, ou la fameuse réplique “I know my value” gravée sur des fans.

L’an passé, j’ai dû croiser une cinquantaine de personnes tatouées de Peggy. Il y a aussi des gens qui peignent son portrait, ou qui m’écrivent des lettres. J’ai vu aussi des vêtements ou des chaussures customisés. Il y a aussi des fans qui ont appelé leur enfant Peggy et Carter, c’est adorable et fou !

Source : Biinge du 20/10/16 par Marion Olité



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A propos de Hayley Atwell, actrice britannique
Hayley Atwell, née le 5 avril 1982 à Londres, Angleterre, est une actrice britannique. Après plusieurs téléfilms, elle obtient son premier rôle au cinéma dans Le Rêve de Cassandre de Woody Allen aux côtés d’Ewan McGregor et Colin Farrell. En 2008, elle apparait dans The Duchess avec Keira (…)
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