Agent Carter : Espionne bad-ass pour une sympathique série d’espionnage
Après Agents of SHIELD et avant la tentative avortée du spin-off Marvel’s Most Wanted, l’univers Marvel s’était étendu sur ABC avec Agent Carter.
Mettant en scène Peggy Carter, l’espionne de Captain America, la série nous ramène dans un monde qui a été bouleversé par la Seconde Guerre mondiale et comment cela affecter les membres du S.S.R. — la Strategic Scientific Reserve.
Femme de premier plan dans un monde fait d’hommes sous-estimant ses capacités, Peggy doit se battre pour faire sa place, obtenir une légitimité en plus d’affronter de nombreux ennemis qui veulent mettre fin à l’ordre établi.
Se composant au final de deux saisons pour un total de 18 épisodes, Agent Carter aura su délivrer un divertissement captivant tout en construisant un message féministe intelligent à partir d’un personnage principal fort et un casting secondaire étoffé tout du long. Retour sur cette sympathique série Marvel.
Féminisme au programme
La force motrice de Peggy (et de la série) est ce combat quotidien contre la misogynie qui régit son milieu professionnel. Le monde des super-héros ou même de l’espionnage ne laisse que très peu de place aux femmes d’actions et Peggy veut changer cela. Se cachant derrière les stéréotypes que lui collent ses collègues, elle peut mener ses missions sans être soupçonnée, telle une ancêtre moins sexualisée de Sidney Bristow. Elle joue de son apparente naïveté et inoffensivité pour passer sous le radar de ses ennemis – et parfois de son propre bureau. Elle se révèle un adversaire de taille dans sa quête de savoir pour qui en veut à Howard Stark en première saison et dans sa lutte contre la matière zéro dans la seconde.
Le message féministe passe donc par une femme qui ne se laisse pas définir par le rôle que les hommes souhaitent qu’elle endosse. Dans la lignée des femmes fortes de la télévision (Buffy Summers, Xena,…), Peggy Carter s’extirpe du rôle de l’intérêt amoureux ou de la simple spectatrice de la guerre totale dans laquelle elle évolue. Elle ne sera pas la seule à porter ce flambeau, même le camp adverse voit des femmes se battre pour elles-mêmes ou pour leur pays (Dottie, Anna). En ressort alors une série où le préjugé est métaphoriquement battu à coups de poing, de pieds et de répliques bien placées. Pour autant, il ne se fait jamais au détriment de l’homme, seulement en faveur de l’égalité.
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Face à l’ennemi, il n’y a pas de petite mission, mais de grands enjeux
Outre son message féministe, Agent Carter ne craint pas de développer des enjeux tailles malgré un nombre d’épisodes limités.
Tout commence avec Howard Stark (Dominic Cooper) qui est accusé à tort de trahison au sein de la première saison. Assistée par le majordome Jarvis (James D’Arcy), Peggy doit laver l’honneur du milliardaire et découvre alors une conspiration bien plus importante du nom de « Leviathan ». À partir de missions n’ayant aucun rapport avec le fil rouge, la saison 1 nous donne un ensemble plus homogène qu’il paraît et construit un univers en seulement huit épisodes.
La saison 2 le bouleversa à un certain niveau en délocalisant l’action à Los Angeles ; mais quand Peggy doit faire face à Dottie (Bridget Reagan) et à la matière zéro – qui agitera plus tard Agents of SHIELD – ses amis et équipiers ne tardent pas à venir à la rescousse.
Agent Carter n’est pourtant pas exempte de défauts. Le déroulement des intrigues peut se révéler trop prévisible. Les connexions avec Agents of SHIELD peuvent affaiblir les éléments de surprises, même si certaines évolutions restent tout de même intéressantes. Quoi qu’il arrive, on ne sort pas d’une zone de confort où le destin de Peggy serait réellement mis en danger.
Un univers qui vaut surtout pour ses personnages
S’inscrivant dans la suite de Captain America, Agent Carter parvient à construire un univers qui lui est propre tout en embrassant les éléments la liant au super-héros Marvel.
Le spectre de Steve Rogers plane constamment au-dessus de la première saison avec Peggy qui doit faire son deuil et qui est poursuivie par les dilemmes moraux qu’il lui a transmis. Plus que d’enfermer le personnage, cela donne à l’espionne du poids dans le monde Marvel. Superbement interprété par Hayley Atwell. Peggy possède une gravité palpable ainsi qu’une joie qui l’est tout autant.
De plus, Agent Carter a l’intelligence de ne pas s’égarer dans des intrigues secondaires en se focalisant sur la construction de ses personnages et de leur implication dans le plan d’ensemble. Elle explore la notion d’équipe qui se crée autour de l’agent, approfondissant sans cesse leurs relations. Que ce soit la superbe amitié entre Peggy et Jarvis – à laquelle sa femme introduite en seconde saison apporte une fraîcheur indéniable – ou la relation de conflit qu’elle entretient avec Jack Thompson (Chad Michael Murray), son collègue misogyne, la série prend son temps de construire des échanges intelligents, posés, et qui aboutissent à des liens forts et essentiels pour que les missions soient menées à bien.
Malgré sa brièveté, Agent Carter ne se résume pas à être un simple appendice à l’univers Marvel. La série aura ainsi su se démarquer grâce à une héroïne forte qui fut bien entourée, donnant le jour à une équipe hautement sympathique que l’on aurait bien suivi dans quelques aventures supplémentaires.
Source : Critictoo du 25/07/16 par Maxime